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L’histoire


La Société versaillaise des sciences naturelles, fondée en 1832 sous le nom de Société des sciences naturelles de Seine-et-Oise, est l’une des plus anciennes sociétés versaillaises, et des plus anciennes sociétés françaises de sciences naturelles. Il n’est pas sans intérêt de suivre son évolution depuis 190 ans.

Ce sont deux naturalistes, Jean Huot, géologue et minéralogiste, élève de Cuvier, et le docteur Baudry de Balzac, professeur d’histoire naturelle au lycée de Versailles, qui eurent l’idée de cette fondation. Ils s associèrent à quatre autres naturalistes : William Edwards, médecin d’origine anglaise, François Philippar, ancien jardinier-chef de Trianon, puis professeur de botanique à Grignon, Denis Belin, pharmacien, amateur de conchyliologie, Jean Blondel, architecte amateur d’entomologie.

Pour s’entretenir de leurs connaissances respectives, ils se réunirent tout d’abord chaque semaine, chez chacun d’eux alternativement ; bientôt ils s’adjoignirent Colin, professeur de chimie à Saint-Cyr, Berger-Périer vétérinaire, l’abbé Caron botaniste, et décidèrent de faire des cours, qui s’ouvrirent rue de la Chancellerie à Versailles, et eurent rapidement une grande audience.

Dès 1833, la Société, disposant d’un local, réunit des collections d’histoire naturelle dont nous reparlerons, et constitue un laboratoire de physique et chimie. En 1835, elle publie le premier volume de ses Mémoires, et ce volume sera suivi de 19 autres jusqu’à la guerre de 1914.

Premier mémoire de la « Société des Sciences naturelles de Seine-et-Oise »

Il est bon de rappeler ici que le docteur Bérigny, fondateur de l’Association météorologique de France en 1846, avait établi à Versailles son premier observatoire, qui a fonctionné sans interruption de 1847 à 1882, et c’est dans les Mémoires de notre Société qu’ont été publiées les premières observations.

En 1838 la Société s’installe, grâce à l’appui de la municipalité de Versailles, et surtout d’Aubernon, préfet de Seine-et-Oise et pair de France, dans l’hôtel actuel de la Bibliothèque ; elle y restera ou y tiendra ses réunions, dans de plus ou moins bonnes conditions, jusqu’en 1930.

L’activité de la Société, pendant les trente premières années de son existence, est attestée par le nombre croissant de ses membres : 172 en 1835, 193 en 1849, 220 en 1857 ; il faudra attendre cent ans pour retrouver ce dernier chiffre.

La disparition progressive des membres fondateurs, puis la guerre de 1870, entraînèrent, en effet, un ralentissement sensible d’activité ; il ne reste en 1873 que 85 membres, dont 40 % sont des médecins, des pharmaciens ou des vétérinaires, et la Société devient un groupement professionnel assez fermé.

Le titre d’ailleurs a changé : il devient tout d’abord « Société des sciences pures et appliquées » puis « Société des sciences naturelles et médicales ». En 1914 il ne reste que 48 membres, et la guerre vient interrompre toute activité.

En 1919, trois naturalistes amateurs : Ferdinand Canu, spécialiste de réputation mondiale du groupe des Bryozoaires, Lucien Touvay, amateur d’ornithologie, Charles Guffroy, surtout botaniste, regroupent huit anciens membres afin de donner une nouvelle vie à la Société, sous le titre de « Société des sciences de Seine-et-Oise » qui sera bientôt repris sous sa forme initiale : « Société des sciences naturelles de Seine-et-Oise ».

En 1930, la municipalité de Versailles, dont fait partie Touvay, accorde à la Société un local assez vaste : la chapelle désaffectée de l’orphelinat municipal, 1, rue Carnot. Les collections, qui étaient restées dans les sous-sols et les combles de la Bibliothèque municipale, où elles avaient eu fort à souffrir, sont alors réinstallées et mises en valeur ; les aménagements occuperont plusieurs années suivantes.

Quant au Bulletin, il était devenu périodique sous l’active impulsion de Canu, puis de Guffroy. La guerre de 1939 vint à nouveau ralentir les activités de la Société, mais sans entraîner d’arrêt total, ce qui facilita la reprise dès 1946.

Les conditions de publication devenant de plus en plus onéreuses, l’un,de nous proposa en 1949 de regrouper en un seul bulletin les publications de plusieurs sociétés ; ainsi fut constituée, à l’initiative de notre Société, l’Union des sociétés françaises d’histoire naturelle, dont le premier numéro date de janvier 1950. Cette publication trimestrielle continua jusqu’à la fin de 1955 ; à cette date, il fut jugé opportun de la regrouper avec le Bulletin de la Fédération française des sociétés de sciences naturelles, qui n’avait alors qu’une parution irrégulière, et le bulletin commun, à notre Société occupa une place très importante, a subsisté jusqu’en 1972. Depuis cette date, de nouvelles difficultés nous ont conduits à reprendre notre propre publication, mais sous une forme moins onéreuse.

Entre-temps, Charles Guffroy étant disparu en 1954, J.-M. Rouet avait repris la fonction d’administrateur, avant de la transmettre en 1962 au professeur Jacques Montégut, puis en 1972 au professeur Remi Coutin. Sous leur active impulsion, l’effectif de la Société, qui était de 127 membres au début de 1958, augmenta rapidement ; il était de 250 membres (1975).

Cependant, en 1960, la municipalité de Versailles ayant décidé la destruction du local qui nous abritait rue Carnot, nous dûmes rechercher un autre abri ; grâce à la compréhension et à l’amabilité du directeur de l’École nationale supérieure d’horticulture, nous pûmes transporter dans cette École notre siège social, le Musée et la Bibliothèque restant rue Carnot.

Nos collections ne purent y être transférées, après avoir subi de nouvelles fatigues, qu’à partir de 1970, et malheureusement dans un local trop exigu, où elles ne peuvent être mises en valeur, ni facilement exploitées. Ces collections, commencées dès le début de la Société comme nous l’avons dit, se sont accrues depuis par de nombreux dons, certains importants. Citons, en géologie les collections Huot et de Nansouty ; en botanique, l’herbier Philippar de Boucheman et l’herbier Mahaut ; en conchyliologie, la collection Hickel ; en entomologie, la collection Chevalier ; en ornithologie, la collection Touvay ; la collection Mollandin d’outils préhistoriques ; et enfin de très nombreux fossiles de provenances très diverses.
En 1927, il avait été retrouvé parmi ces collections des matériaux conchyliologiques et minéralogiques rapportés de l’expédition d’Egypte par Savigny ; ces collections, en raison de leur intérêt, ont été remises au Muséum national d’histoire naturelle, à l’exception de quelques doubles que nous avons pu conserver.

La collection d’insectes, est certainement celle qui a le plus souffert de tous ces déménagements, sauf la plus grande partie des coléoptères. Un très gros travail de remise en état est actuellement (en 2022) entrepris, mais il faudra compter sur de nouveaux dons pour la reconstituer.

L’herbier Philippar de Boucheman mérite aussi quelques lignes de commentaires. Il fut à l’origine, dès 1832, constitué par l’apport de vieux herbiers remontant à la fin du XVIII siècle, et comprenait un grand nombre d’espèces cultivées provenant des jardins et pépinières de Trianon, de Saint-Antoine, du jardin fleuriste de Sèvres, du Jardin des plantes de Paris, du jardin botanique de Versailles ou d’autres jardins, même de la Malmaison. Par la suite, l’herbier fut enrichi par les envois d’un grand nombre de botanistes, de toutes provenances. Cet herbier ayant été, faute de place, relégué dans des combles pendant une centaine d’années a pu être récemment nettoyé ; il comprend environ 12 000 espèces. Cet herbier historique est en cours de restauration et d’inventaire dans les Grandes Écuries du Domaine de Versailles.

La Société conserve aussi une riche collection de fossiles du Lutécien de Grignon, qui fait l’objet d’une remise en état (en 2022).
On voit, d’après cette brève énumération, que ces riches collections méritent de recevoir un cadre approprié, afin de pouvoir être exposées et utilisées. C’est le cas dans son musée au Prieuré de Rueil-Malmaison.

L’Association était hébergée par la ville de Versailles, rue Carnot avec ses collections. Devant quitter en 1960, ces locaux vétustes avant leur démolition, l’association s’installe l’École d’Horticulture de Versailles et devient la « Société Versaillaise des Sciences Naturelles ».

Mais la situation précaire oblige en 1992, à déménager de nouveau à Rocquencourt dans un local proposé aimablement par le Maire du Chesnay. L’association adopte une nouvelle appellation : Association des Naturalistes des Yvelines.

Pour ce qui est des collections, la ville de Rueil-Malmaison a demandé qu’elles partent du Prieuré. Depuis octobre 2019, elles ont déménagé à l’École Nationale Supérieure de Paysage à Versailles : nous vous tiendrons informés quand elles seront visitables.

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