Nous étions une quinzaine ce samedi matin de septembre à braver les frimas de l’automne pour cette première sortie automnale en forêt départementale des Tailles d’Herblay. Ce massif boisé, couvrant une superficie de 94 ha, est situé sur les communes d’Aigremont et de Chambourcy, prolongeant la forêt domaniale de Marly.
Nous avions déjà choisi ce lieu enchanteur pour une agréable sortie mi juin. Dans le compte-rendu, nous avions donné quelques informations sur les trous de meulières, et quelques anecdotes sur les polypores qu’on y trouve systématiquement. Je ne saurais que trop conseiller de le relire, ne serait-ce que pour le plaisir de s’instruire et le potentiel de ’briller en société’ que ces savoirs procureront à n’en pas douter.
Dans le fond de la vallée, un brouillard à couper au couteau (à champignon bien entendu), et encore quelques traces de celui-ci dans les hauteurs qui abritent ce joli bois.
La température est bien fraîche, aux alentours de 10 degrés en début de promenade. La semaine a vu quelques orages arroser la région ; pour autant, on ne peut pas dire que le sol soit gorgé d’eau, raisonnablement humide dirons nous, ce qui laisse espérer de bonnes surprises mycologiquement parlant.
Coté champignons, sans que ce soit l’euphorie, on peut être satisfaits de la matinée, avec un cinquantaine d’espèces au compteur. Parmi les espèces notables, citons Boletus edulis, le Cèpe de Bordeaux, les tous premiers de l’année ! Mais deux exemplaires à peine... Je dis ’à peine’ car l’un est déjà bien mangé par les limaces et l’autre est encore à un stade juvénile qui interdit de s’émouvoir outre mesure. A diviser en quinze parts, bof...
La palme de la quantité revient à la Collybie des chênes, Gymnopus dryophilus (synonyme Collybia dryophila), qu’on ramasserait par brouettes entières si elle était comestible, mais personne n’est parfait, elle est sans intérêt gastronomique.
Et à ce stade, je propose de faire une pause culturelle, avec la ’minute étymologique’.
La fin de la sortie aura permis de rencontrer une rare merveille, Volvariella hypopithys, la Volvaire plumeuse, au port gracile et au chapeau délicatement duveteux. Les volvaires sont des champignons à lames blanches devenant roses quand les spores sont mures, et présentant une volve, c’est à dire un sac à son pied, comme les amanites.
Mais j’entends d’ici des voix qui s’élèvent déjà pour connaitre l’étymologie de ce nom compliqué. Eh oui, dans les champignons, tout (ou presque) est dans le nom, et on a bien raison de s’y pencher de près. Adoncques, voici :
Terminons enfin par ces rimes :
"encore une belle sortie, nous sommes tous ravis,
et à la prochaine, d’ici deux semaines."
(Photos Frédéric Della Giusta & Étienne Varney)
Références
BRESSON Y. 1996 - Dictionnaire étymologique des noms scientifiques de champignons - Edition Association Mycologique d’Aix-en-Provence.