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L’Etang d’Or - 11 juillet 2021

Forêt de Rambouillet

Un vif succès encore une fois pour cette sortie mycologique associant ANY et SMF, à l’Etang d’Or dans la forêt de Rambouillet. Le temps était avec nous, couvert le matin mais sans pluie (un bel été breton, somme toute), et un rayon de soleil accompagné d’un coin de ciel bleu en fin d’après midi. Qu’importe le relatif succès côté temps, les courageux se comptaient par douzaine (un seule à vrai dire) résolus à ratisser la forêt de ses champignons. Les bottes étaient de rigueur, car à l’évidence, il avait plu ici la veille ou dans la jours précédents.

Sortie à Rambouillet 11 Juillet 2021

Il serait trop long de conter par le menu toutes les espèces rencontrées et les péripéties associées à leur découverte, car la récolte s’est finalement révélée imposante, avec plus de 80 espèces auxquelles s’ajoutent quelques variétés. C’est bien loin des records de 150 espèces et plus qu’on atteint à l’automne, mais pour un début Juillet, c’est plus qu’honorable !

Trois amanites méritent cependant d’être mises en avant :

  • Amanita virosa var. levipes. Outre son pied lisse, l’odeur caractéristique de colle de chaussure neuve au niveau du bulbe nous aura mis sur la piste. La coloration jaune citron à la potasse aura permis de confirmer la détermination, une fois rentrés à la maison.
  • Amanita phalloides, l’Amanite phalloïde, qui est très courante mais qu’on ne voit pas si souvent à l’état juvénile, sortant à peine de son œuf.
  • Amanita ceciliae, syn. A inaurata, l’Amanite impériale, grande espèce au pied gris chiné sans anneau, à la volve grise en chaussette, avec un chapeau brun clair strié couvert de grosses squames grises.

Du coté des polypores, quelques jolies trouvailles :

  • Hapalopilus rutilans, un polypore mou très toxique, croissant sur des branches mortes de chêne et qui devient violet en présence de potasse, d’ammoniaque ou de soude (bases fortes). L’un des symptômes de l’intoxication serait l’émission d’urine violette de la même couleur que la réaction précédemment citée. Le reste des symptômes étant diarrhées et vomissements, accompagnés de douleurs abdominales, on évitera soigneusement l’expérience. On se réfèrera à cet article pour plus d’information.
  • Inonotus dryadeus, le Polypore du chêne ou Polypore larmoyant qui, comme ses noms vernaculaires l’indiquent, pousse principalement sur chêne et exsudant des ’larmes’ de couleur jaune-orangée à brune. Il avait fait l’objet du Champignon du mois, en Aout 2017.

Parmi le reste des espèces remarquables ayant suscité l’émoi dans la troupe, on citera :

  • Thelephora palmata, le Théléphore à cornes palmées, sous les pins au bord de l’étang. Hormis sa relative rareté, c’est son odeur de choux pourri combiné à celle de vieux camembert, qui aura ému l’assistance. On regrettera que la photo prise pour immortaliser la rencontre ne permette pas de restituer ces effluves étonnantes.
  • Gymnopus terginus, petit champignon omphaloïde rare, croissant en troupe sur lit de feuilles en décomposition, avec des lames subdécurrentes et un stipe couvert de poils blancs de pied en cap.
  • Butyriboletus pseudoregius, le Bolet faux-royal, rare bolet au chapeau saumon, pores jaunes, avec un réseau discret sur le tiers supérieur du stipe, et à la chair bleuissante.

La pause méridienne aura été l’occasion d’exposer les champignons cueillis le matin, et de passer en revue les différents critères de détermination. Un instant riche d’enseignements, où convergent de nombreuses espèces de champignons et des décennies d’expérience mycologique cumulées.
J’ai pour ma part retenu tout ce qui avait un lien avec le jaune, allez savoir pourquoi :

  • Peziza succosa, syn. Paragalactinia succosa, la pézize à suc jaunissant, qui comme son nom l’indique, laisse échapper un lait jaune citron à la blessure
  • Russula risigallina, la russule caméléon, qu’on aura trouvée sous sa forme au chapeau jaune, et qu’on détermine aisément car elle colle à la lèvre quand on vient l’y déposer.
  • Russula luteotacta, la Russule jaunissante, dont les lames et le pied se parent d’un jaune citron très soutenu à la blessure.
Exposition détermination - un travail d’équipe !

Terminons en disant que la journée était un feu d’artifice de russules, des brunes, des vertes, des rouges, des noires, des jaunes, et qu’elles ont confirmé leur réputation d’être souvent redoutables à déterminer. A noter que les lactaires n’étaient pas en reste non plus. Vivement la prochaine sortie !

info portfolio

SMF + ANY : l'union fait la champi-force ! L'Etang d'Or coté camping L'Etang d'Or, depuis le pont L'Etang d'Or, face au camping L'Etang d'Or, coté sauvage Amanita virosa var levipes - Amanite vireuse à pied lisse Amanita phalloides - Amanite phalloïde Amanita ceciliae - Amanite impériale Hapalopilus rutilans, très toxique ! Hapalopilus rutilans, coté pores Inonotus dryadeus - Polypore du chêne Fistulina hepatica - Langue de boeuf Sebacina incrustans Calocera cornea - Calocère cornue Peziza succosa - Paragalactinia succosa - pézize à suc jaunissant Humaria hemisphaerica Thelephora palmata - Théléphore à cornes palmées Artomyces pyxidatus - Clavaire en chandelier Suillellus queletii - Bolet de Quelet Butyriboletus pseudoregius - Bolet faux royal Lactarius circellatus - Lactaire cerclé Lactarius zonarius - Lactaire zoné Russula violeipes var citrina - Russule à pied violet variété citrina Russula luteotacta - Russule jaunissante Hemimycena cucullata - Mycène en capuchon Gymnopus terginus Cyathus striatus - Cyathe strié Scleroderma areolatum - Scléroderme aréolé Exposition détermination Thaumetopoea processionea - Chenille processionnaire du chêne Thaumetopoea processionea - nid de processionnaires du chêne

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