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Voyage ornithologique en Pologne

Ornithologie dans le sud est de la Pologne en mai 2013

VOYAGE ORNITHOLOGIQUE EN POLOGNE
du 6 au 12 mai 2013

Cette année nous sommes allés dans le sud-est de la Pologne, aux frontières de la Slovaquie et de l’Ukraine où nous avons visité successivement trois grands parcs nationaux dans des conditions idéales. Il a fait beau toute la semaine, très chaud certains jours, alors que nous étions partis de la région parisienne sous le froid et la pluie en amenant avec nous des anoraks, capes de pluie etc. qui se sont avérés inutiles.

Les conditions d’observation ont été excellentes : les régions visitées sont loin des grandes villes, et les parcs nationaux sont peu fréquentés à cette période (nous n’avons pas rencontré de touristes et très peu d’habitants pendant tout notre périple. L’habitat est dispersé et l’agriculture encore traditionnelle).

Autre élément favorable, nous avons été accompagnés par des guides ornithologues locaux qui connaissent parfaitement les lieux et qui nous ont donc montré des sites particulièrement intéressants.

Comme nous l’avions déjà remarqué lors de nos voyages précédents en Pologne, les oiseaux sont moins craintifs que chez nous, ils se laissent plus facilement approcher et photographier.

 Le parc national de Magurski, dans les Carpates polonaises, près de la frontière slovaque

C’est une région de moyenne montagne, couverte de forêts de hêtres et de pins. La randonnée sera riche en rencontres rares. La première aura lieu dans une zone ouverte où nous entendrons et apercevrons plusieurs fois la Fauvette épervière passant d’un vol lent, accompagné de battements de queue, d’un prunellier en fleurs à un autre.

Jaseur boréal
Photo Jean Grandclerc

La deuxième sera plus inattendue, elle aura lieu lorsque nous arriverons presque au sommet du mont Wysokie, à 657 mètres d’altitude, où nous apercevrons un curieux oiseau perché au sommet d’un grand sapin  : à notre grande surprise, c’est un Jaseur boréal, isolé, qui est là, alors qu’il aurait du être depuis un certain temps dans les taïgas de l’extrême nord de l’Europe.

Dans l’après-midi, dans une forêt profonde, nous apercevrons perchée sur de hautes branches la Gelinotte des bois, très experte en matière de camouflage. Enfin, à la nuit tombante, nous entendrons en forêt le hululement de la Chouette de l’Oural (merci à la repasse pour ces deux espèces).

Outre ces 4 espèces rares, nous avons observé au cours de ces 2 jours de nombreux couples de Pies-grièches écorcheurs dans les mêmes sites que ceux fréquentés par la Fauvette épervière, nous avons entendu en permanence dans les prairies humides le chant puissant et répété du Râle des genêts présent en grand nombre, puisque nous en avons compté jusqu’à 8 dans une prairie bordant chaque côté de la route sur une distance de 150 mètres environ. La Cigogne noire, très farouche, était également présente, nous l’avons observée se nourrissant au sol et elle s’est envolée dès qu’elle nous a aperçu. Plusieurs autres individus ont été vus en vol, haut dans le ciel. Parmi les rapaces, l’Aigle pomarin a été vu plusieurs fois, et l’Aigle royal a également été observé.

 Le parc national de Bieszczady, à l’extrême sud-est de la Pologne, à la frontière avec l’Ukraine

Fauvette babillarde
Photo Jean Grandclerc

C’est un paysage de collines de faible altitude, de rivières, de forêts et d’alpages. La sortie avec notre guide ornithologue a été moins riche que les précédentes. Notre rendez-vous a été trop tardif dans la matinée et seule une nouvelle espèce très intéressante a été entendue, la Locustelle fluviatile. Outre les oiseaux déjà cités, très présents dans ce parc, comme l’Aigle royal, l’Aigle pomarin, et le Râle des genêts, nous avons observé des espèces plus communes, comme le Bec croisé des sapins, les Fauvettes babillardes, Fauvettes grisettes et Pic cendré.

Lors de notre déplacement en voiture vers le 3ème parc, nous avons un moment stoppé, car un des membres du groupe avait pensé

Guêpier d’Europe
Photo Jean Grandclerc

apercevoir un rapace rare ; nous n’avons pas vu ce rapace, mais à l’endroit exact où nous nous sommes arrêtés se trouvait une petite sablière exploitée par l’homme d’où sortaient des cris sonores des « cruic – cruic  ». Une douzaine de couples de Guêpiers d’Europe avaient élu domicile dans cette petite exploitation de quelques dizaines de m2 en bordure d’un champ de céréales.

 Le parc national de Rostocze, au sud-est de la Pologne

On a quitté la montagne pour une région plus plate, aux paysages variés : de la forêt, des rivières, mais aussi des prairies, des cultures, des habitations plus nombreuses et surtout des zones humides avec étangs, ce que nous n’avions pas eu jusqu’alors.

Dans la forêt, nous avons découvert de nouvelles espèces, comme le Grosbec casse-noyaux, ou le Gobemouche nain que nous avons seulement entendu.

Au bord d’un étang fréquenté par des baigneurs, nous avons assisté à une longue parade de la Rousserolle turdoïde et, le soir, l’Engoulevent d’Europe nous a survolé grâce à l’appel émis par un enregistrement.

Nous sommes allés la dernière journée au bord des étangs de Karnie, on nous avait indiqué qu’il avait été vu la veille un oiseau rare, le Pluvier guignard  !

Cette décision avait été prise après discussion dans notre groupe pour savoir s’il était pertinent de se déplacer relativement loin (plus de 120 km aller-retour) pour une rencontre dont la probabilité était très faible.

Comme souvent en ornithologie, les choses ne se passent pas comme on les avait imaginées  :
Les personnes qui voulaient voir le Pluvier guignard auraient dû être déçues, car l’information était erronée, et il n’y avait été ni vu, ni entendu d’oiseau de cette espèce dans cette région. Les autres, qui auraient préféré choisir un site plus proche, avaient également de bonnes raisons d’être mécontents, car ils auraient pu économiser du temps et de la fatigue.

En réalité, tout le monde a été très content, car ce fut une journée exceptionnelle. Nous avons pu contacter 85 espèces d’oiseaux ce jour là. La plupart étaient associées à la présence d’étangs en eau, ou asséchés, comme la Locustelle tachetée, seulement entendue, les Phragmites des joncs et les Rousserolles turdoïdes, très nombreuses et en pleine activité de parade, des Bécasseaux de Temminck, un Blongios nain traversant furtivement une pièce d’eau pour aller se cacher dans la roselière, une Bergeronnette citrine en recherche de nourriture dans un étang en asec, des Guifettes moustac perchées sur des piquets en pleine eau, des Râles des genêts toujours aussi bruyants, et parmi les rapaces, le Busard des roseaux et le Busard cendré.

Du beau temps dans une belle région, beaucoup d’espèces nouvelles, un voyage très réussi pour des « cocheurs  » qui ne sont pas fous …

Liste Pologne 2013

Vous trouverez ci-joint la liste des 130 espèces contactées lors de ce périple.

Synthèse Pologne

Dans ce document, nous avons réalisé une comparaison avec les 3 voyages effectués les années précédentes

Nous avons contacté cette année 20 espèces non contactées les années précédentes. Ces nouvelles espèces comprennent des espèces spécifiques du milieu (Gélinotte des bois, Aigle royal, Chouette de l’Oural...) et des espèces migratrices plus communes qui n’étaient sans doute pas arrivées encore lors des séjours précédents soit parce que le séjour était légèrement plus tardif (mais proche de 2011) soit parce que nous étions plus au sud... Le Jaseur boréal est bien sûr l’exception qui ne confirme pas la règle...

info portfolio

Pipit des arbres Jaseur boréal Pie grièche écorcheur Pie grièche écorcheur Pie grièche écorcheur Bec croisé des sapins Bec croisé des sapins Fauvette babillarde Fauvette babillarde Guêpier d'Europe Guêpier d'Europe Grive litorne Gobemouche gris Bergeronnette citrine Rousserolle turdoïde Bruant proyer Phragmite des joncs