Voir en ligne : Association Française de Conchyliologie
Conférence Eric Monnier - Attaché honoraire au MNHN - Président de l’Association Française de Conchyliologie.
Eric Monnier est un passionné reconnu internationalement dans le domaine des coquillages cônes. Il est le coauteur d’un ouvrage récent, 2018, faisant le point sur cette famille de coquillages : A Taxonomic Iconography of Living Conidae.
Les cônes, apparus il y a quelques 50 millions d’années, sont essentiellement carnivores (vers, mollusques, poissons, crustacés). L’évolution les a dotés de systèmes d’attaques spécifiques. Ainsi la radula en forme de râpe chez les escargots terrestres, a évolué chez les cônes en harpon sophistiqué à la pointe munie d’ardillons. Un tube, le proboscis, va le lancer et injecter ou diffuser le venin pour immobiliser la proie. Dans le cas des cônes piscivores, le siphon va ensuite s’évaginer et engloutir celle-ci.
Des analyses chimiques fines montrent que le coquillage peut différencier la composition du poison s’il répond à une attaque ou si, au contraire, il vise une proie. Dans ce dernier cas, l’obligation de la figer demande un venin d’une extrême puissance. Dans le cocktail de molécules qui le composent, les scientifiques ont isolé des molécules avec des propriétés thérapeutiques intéressantes comme le Prialt® un analgésique très puissant. Ces recherches se poursuivent et montrent l’importance d’une approche taxonomique précise multicritère incluant la morphométrie, l’analyse d’ADN et des conotoxines. A chaque espèce son poison spécifique.
La taxonomie des cônes est aidée par une connaissance de la durée de vie planctonique de la larve. Le comptage du nombre de tour de la protoconque (>2,5 ou <2,5 tours) permet d’approcher sa durée de vie en suspension dans le plancton et d’estimer la distribution géographique de l’espèce.
La conférence se termine par une série d’images de cônes dont certaines montrant l’animal vivant. Elle traduit l’extrême diversité des coloris, graphismes et formes de cette famille.