Arbres du domaine de Beauregard, La Celle-Saint-Cloud le 21 mai 2022

Nous étions 8 pour cette sortie par un temps ensoleillé.

A l’origine ce domaine appartient à la Dame de Beauregard (Jehanne de Sussac) décédée en 1547. Le domaine appartient alors successivement à plusieurs personnes et le château d’origine est reconstruit en 1827 par Miss Howard qui rachète le château et son parc. En 1872 le domaine et son château devient la propriété du baron Maurice de Hirsch qui le fait restaurer. À sa mort le domaine est légué au comte de Bendern mais ce dernier y séjourne très peu et laisse le château à l’abandon. Ce dernier tombe rapidement en ruine et en 1949 le comte de Bendern donne le domaine à la ville de Paris avec la promesse de création de logements sociaux et l’aménagement du domaine en grand parc forestier. En 1956 le château est rasé. Il ne subsiste de nos jours que l’avant corps central, porte et fronton.
L’ensemble des bâtiments actuels a été construit en deux vagues (1956 et 1968). Le domaine, d’une surface de 60,5 hectares est géré par la société Elogie-Siemp, crée en 1955 et qui dépend de la ville de Paris.

Le domaine comprend plus de 5000 arbres dont 104 espèces d’essences différentes avec 23 espèces indigènes. Parmi toutes les espèces recensées sur le domaine on peut observer 22 espèces originaires d’Amérique du Nord et 19 espèces d’origine asiatique.

Le parcours de cette sortie nous a fait découvrir une partie des arbres du domaine ainsi que ceux situés au niveau de l’étang du pré d’Orient, en contre-bas du domaine.

Parmi les nombreux arbres rencontrés (voir liste exhaustive des 105 espèces en fin de compte-rendu) nous avons pu observer dans le domaine proprement dit :

• Un très bel exemplaire de Quercus robur, chêne pédonculé.
• Trois Féviers d’Amérique, Gleditsia triacantos, aux petites feuilles composées, de couleur dorée à cette période du printemps et aux énormes piquants sur les branches et le tronc.
• Un grand nombre de Robiniers faux-acacia, Robinia pseudoacacia ainsi qu’un Robinier faux-acacia rose, Robinia hispida, originaire du sud des États-Unis.
• Des Cèdres de l’Atlas, Cedrus atlantica, avec ses rameaux dressés, ses aiguilles courtes et ses cônes femelles jaunes-rougeâtre, virant au pourpre à maturité.
• Une petite dizaine de Séquoia géants, Sequoiadendron giganteum, conifère originaire de la Sierra Nevada en Californie, aux feuilles persistantes et au gros tronc à l’écorce rouge-brun.
• Quelques beaux cèdres du Liban, Cedrus libani, au port tabulaire et à l’écorce gris-foncé.
• Plusieurs Paulownias, Paulownia tomentosa, aux grandes feuilles caractéristiques. À la fin mai ils ne sont hélas plus en fleurs (floraison violette sous forme de panicules, début mai).
• De très beaux tilleuls à grandes feuilles, Tilia platyphyllos, avec la base du limbe asymétrique et les inflorescences d’un blanc jaunâtre.
• Une rareté, un assez jeune Poivrier de Sichuan, Zanthoxylum simulans, originaire de Chine avec ses fleurs petites et verdâtres à cette époque. Les fruits à maturité en octobre sont des baies rougeâtres, le poivre de Sichan. Le tronc possède des aiguillons accrécents qui s’émoussent et s’épaississent avec l’âge.
• Un très bel exemplaire du Sophora du Japon, Styphnolobium japonicum, en réalité originaire de Chine. Son tronc est tortueux et les folioles de ses feuilles sont pointues contrairement à ceux du Robinier avec qui on peut le confondre.
• Un arbre peu commun dans les parcs, l’Orme du Japon, Zelkova serrata, originaire de Chine et du Japon, aux feuilles dentées.

La descente vers l’étang nous a permis de voir quelques essences intéressantes :

• L’Érable à feuilles de Frêne, Acer negundo, originaire d’Amérique du Nord. C’est la seule espèce d’érable avec des feuilles composées.
• Le Frêne à fleurs, Fraxinus ornus, avec ses panicules de fleurs blanches.
• Le Catalpa ou arbre aux haricots, Catalpa bignonioides, avec ses grandes feuilles qui ressemblent à celles du Paulownia. Les fruits sont de longues gousses de 20 à 30 cm de long qui ressemblent à des haricots, d’où son nom. Il fleuri en juillet (panicules de grosses fleurs blanches).
• L’Épicea d’Orient, Picea orientalis, avec ses jeunes cônes femelles de couleur violette et ses galles dite « ananas » caractéristiques de cette espèce.
• Trois beaux Cyprès bleus de l’Arizona, Cupressus arizonaca. Son écorce fibreuse avec des plaques brunes et rouges est très décorative. Le feuillage, très dense est gris-bleuté. Les cônes femelles sont globuleux, de 3 cm de diamètre.
• Un très beau Cèdre de l’Himalaya, Cedrus deodara, au port pyramidal.
• Un très bel Ailante, Ailanthus altissima, originaire de Chine. Les folioles de ses grandes feuilles possèdent une ou deux petites glandes à leur base. Le tronc est de couleur cendrée. La floraison était à son tout début sous forme de panicules denses.

Autour de l’étang nous avons rencontré quelques essences intéressantes :

• De très beaux Cyprès Chauves, Taxodium distichum, aux fines aiguilles vertes, originaire de Floride et de la Louisiane. Ce conifère perd ses aiguilles à l’automne en prenant une belle couleur rouge. Cette espèce affectionne les terrains marécageux où les racines développent hors du sol des excroissances, les pneumatophores, qui apportent l’oxygène nécessaire dans un sol inondé.
• Deux Ginkgo biloba, originaires de Chine dont l’espèce remonte à 170 millions d’années. Il existe des pieds mâles et des pieds femelles. Les feuilles sont bilobées.
• Trois Tulipiers de Virginie, Liriodendron tulipifera, pas encore en fleurs.
• Plusieurs exemplaires de très grands Séquoias toujours vert, Sequoia sempervirens, originaire de la Californie du Nord et de l’Orégon. C’est avec l’Eucalyptus une des espèces les plus grandes du monde (jusqu’à 115 m). Son tronc est fibreux et brun orangé. Les feuilles sont des aiguilles qui ressemblent à celles de l’If. Les cônes femelles de 2,5 cm sont ovoïdes.

photos Michel Nicolle et Pascale Piperaud